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Condylomes ou « crêtes de coq »

Les Condylomes ou crêtes de coq.

Qu’est-ce que c’est ?

C’est une infection sexuellement transmissible (IST) causée par des virus de la famille des PapillomaVirus Humains ou PVH ou HPV pour Human Papilloma Virus en anglais plus usité.

Comment identifier cette IST ?

L’infection peut rester sans symptômes ou se manifester quelques semaines à quelques mois plus tard par l’apparition de petites excroissances de chair, roses ou pigmentées, fermes, dénommées « condylomes » ou « crêtes de coq » disposées autour de l’anus, sur la verge, les bourses ou dans la région entre les organes génitaux et l’anus, parfois sur les cuisses ou dans la bouche, sur les gencives. Les virus HPV n’infectent que les cellules superficielles de la peau et des muqueuses. Certains provoquent des verrues plantaires, des verrues du visage ou des mains, d’autres ces condylomes fréquents, d’autres encore sont la cause du cancer du col de l’utérus –pour les femmes-, du cancer de l’anus –hommes et femmes- de cancers de la gorge mais aussi, semble-t-il, de nombreux cancers de la peau appelés cancers baso-cellulaires. Chaque type de virus a sa zone élective de développement et de propagation. Le dépistage est actuellement visuel (condylomes) par un médecin dermatologue ou généraliste, parfois sur frottis ano-rectal ou anuscopie, rectoscopie chez un médecin proctologue, biopsie en cas de lésion suspecte d’être cancéreuse. On peut être porteur d’un ou de plusieurs de ces différents HPV ou d’aucun !

Quels risques pour cette IST ?

Pas vraiment esthétiques, les condylomes peuvent être en plus ou moins grand nombre, de taille variable, de quelques millimètres jusqu’à plusieurs centimètres autour de l’anus ou du sexe. Ils peuvent s’accompagner d’une sensation de démangeaison, parfois de saignement (au niveau anal en particulier). Le plus souvent, il s’agit d’une maladie indolore et c’est une découverte fortuite, lors de la toilette ou par un partenaire, qui les révèle.

Il existe plus de deux cents de papillomavirus différents, dénommés chacun par un numéro. Certains HPV, le 6 et le 11, sont responsables de 90 % des condylomes, tandis que les 16 et 18 par exemple, sont responsables de 70 % des cancers du col de l’utérus et du cancer de l’anus, du pénis et de la gorge chez les hommes comme chez les femmes et de certains cancers de la peau.

Ces virus que l’on contracte par la bouche ou le sexe passent dans le sang et viennent se fixer spontanément dans la gorge, l’anus et provoquer des cancers, y compris en l’absence totale de rapports de sodomie.

Comment se transmettent les condylomes (crêtes de coq) ?

Les HPV responsables des condylomes et de cancers se transmettent par contact direct entre des lésions (condylomes) et des muqueuses non infectées, lors d’un rapport sexuel le plus souvent. Attention ! La transmission des HPV peut avoir lieu par simple contact (préliminaires) ou être transmis par les doigts ayant auparavant touché des condylomes, voire du linge de toilette souillé ou des objets à usage intime ou sexuel.

Comment éviter la transmission des condylomes ?

L’usage systématique du préservatif, ne protège que partiellement contre les condylomes en évitant contact entre muqueuses d’un partenaire et lésions éventuelles d’un autre. Il doit s’accompagner de mesures d’hygiène (lavage des mains, gants, digue dentaire) quand le rapport sexuel peut amener un contact direct ou indirect entre des condylomes et les muqueuses d’une autre personne.

Depuis 2016, 3 vaccins sont disponibles :

  • le vaccin Gardasil®4 protège de l’infection contre les deux HPV les plus à haut risque (HPV 16 et 18) ainsi que contre les deux HPV responsables d’environ 90% des verrues génitales (HPV 6 et 11).
  • le vaccin Cervarix® protège contre les HPV 16 et 18.
  • le vaccin Gardasil®9 protège contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58.

Comment se traitent les condylomes (crêtes de coq) ?

Les condylomes, dès leur apparition, doivent être éliminés au plus vite par un médecin expérimenté, soit par électrocoagulation, cryothérapie (azote liquide), laser, application locale de crème à base de podophyllotoxine ou d’imiquimod pour les petites lésions. Pour éviter les risques de récidives ou de recontamination, le suivi pendant 9 à 12 mois après traitement est indispensable, de même que le dépistage et le traitement de votre ou vos partenaire(s).

Un bilan des autres IST (VIH, VHB, VHC, VHA, syphilis, chlamydiae trachomatis) doit être systématiquement réalisé.

Prévention :

La meilleure stratégie de prévention contre les HPV est la vaccination. Celle-ci est recommandée et prise en charge, pour :

  • tous les jeunes de 11 à 19 ans depuis janvier 2021, si possible avant de devenir sexuellement actif,
  • les HSH jusqu’à 26 ans révolus, après cet âge, il est possible de se faire vacciner mais sans prise en charge de la sécurité sociale,
  • les PVVIH et les personnes immunodéprimées.

La vaccination HPV vise à offrir une protection contre les types de HPV à haut risque cancérigène les plus fréquemment impliqués dans les cancers.

Trois vaccins sont disponibles :

  • le vaccin Gardasil®4 protège de l’infection contre les deux HPV les plus à haut risque (HPV 16 et 18) ainsi que contre les deux HPV responsables d’environ 90% des verrues génitales.
  • le vaccin Cervarix® protège contre les HPV 16 et 18.
  • le vaccin Gardasil®9 protège contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58.

Le schéma de vaccination diffère selon le vaccin utilisé et varie de 2 à 3 injections.

La vaccination peut s’effectuer en CeGGID, en centre de santé sexuelle, chez son·sa médecin traitant, dans un centre de vaccination, un centre communautaire.

Ces vaccins ne protègent pas contre tous les types de HPV, c’est pourquoi il est important de s’examiner à l’œil nu et de se rendre chez un·e professionnel de santé.

La vaccination permet souvent de diminuer, voire d’éviter les récidives.

Les outils de RDR

Même s’ils n’offrent qu’une protection partielle, les préservatifs (externe ou interne), le carré de latex ou le gant en nitrile peuvent protéger des HPV. Le préservatif interne recouvre une plus grande surface de la vulve ou de la région anale, ce qui limite la transmission du HPV.

Le lavage des mains ainsi que la désinfection des sextoys, embouts pour lavement réduisent considérablement les risques de transmission des virus HPV.

Il semble souhaitable que tous les gays discutent avec leur médecin traitant de l’intérêt de ce vaccin pour leur cas personnel. Les condylomes sont difficiles à traiter et sources de souffrances physiques et psychiques, d’autre part le cancer de l’anus, possible dès 35 ans, est une  maladie dont le traitement est difficile et douloureux et dont le pronostic global (= guérison) très incertain. Il est probable qu’une diminution du risque de cancer de l’anus, de la gorge et de la peau soit importante, même si l’on se fait vacciner à un âge… avancé !